Il nous a fallu un peu de temps mais c’est fait. Le BCU vole désormais de ses propres ailes sur un site dédié et les JFIM sont pleinement de retour.
Lors du congrès de Buenos Aires en 2017, le Dr Albert COHEN nous avait présenté les résultats préliminaires et prometteurs d’un outil de simulation d’accouchement (le logiciel PREDIBIRTH et la plateforme SIM37) développé par le Dr Oliver AMY gynécologue obstétricien à la Clinique de la Muette à Paris. Cet outil avait pour objectif de prédire et d’alerter avant l’accouchement, d’une incompatibilité d’une naissance par voie basse normale.
Il s’agissait d’objectiver une disproportion entre la tête de l’enfant et le bassin de la mère à partir des données d’une IRM pelvienne de 5 minutes pratiquée au début du 9ème mois de grossesse (37 SA). L’objectif étant d’éviter les complications des accouchements dystociques, en particulier la dystocie céphalo-pelvienne (DCP), où l'enfant reste coincé dans le canal de la naissance avec toutes les conséquences néfastes connues sur le cerveau de l'enfant et sur le bassin de la mère.
Dans les pays développés, environ 10 % des parturientes présentant une orientation céphalique à terme ont une anomalie dans la progression du travail. Si 75 à 80 % des cas se terminent par un accouchement naturel, les 20 à 25 % restants nécessitent une césarienne. La dystocie se révèle comme la principale cause de césarienne pendant le travail, suivie de près par la détresse fœtale. Au niveau mondial, le travail obstrué lié à la DPC contribue à 3-8% des décès maternels.
En 2019, le Collège National des gynécologues et Obstétriciens Français et l’Institut de Recherche & d’Actions pour la Santé des femmes avaient émis de vives réserves sur les résultats préliminaires SIM37. Pas découragé, les auteurs adressent leur travail à des revues de référence internationales. Et en Janvier 2023, une réponse sans équivoque est apportée avec la publication des résultats dans la prestigieuse revue Nature.
Comme le rappelle le Dr Olivier AMY, aucun examen ou critère objectif et fiable n’existait jusqu’à présent pour dépister la disproportion entre la tête de l’enfant et le bassin de sa mère. De nombreuses études soulignent l'insuffisance de la pelvimétrie radiologique pour prédire les modes d'accouchement. Cette méthode ne fait que confirmer la normalité du bassin, mais ne permet pas de prévoir si un enfant peut traverser le bassin mesuré sans rencontrer de DCP.
Le logiciel PREDIBIRTH et la plateforme SIM37 permettent de simuler l’accouchement et d’anticiper d’éventuelles difficultés et donc de programmer un geste adapté. L’étude rétrospective a examiné les 402 patientes référées pour une pelvimétrie IRM. Le logiciel de simulation d'accouchement a prédit les modes d'accouchement optimaux en fonction de la disproportion céphalo pelvienne, en comparant les prédictions avec les résultats réels.
L’article conclu que l’approche s'est révélée prometteuse, réduisant potentiellement les césariennes en urgence de 30, 1 %, les césariennes programmées de manière inappropriée de 20,7 % et les accouchements instrumentaux de 20,0 %. Alors que le taux global de césariennes est resté stable, l'intégration des connaissances issues de la simulation aux prévisions d'accouchement devrait permettre d'améliorer l'équilibre entre les césariennes programmées et les essais de travail.
Nous vous invitons donc à visionner l’interview du Dr Albert Cohen co-investigateur de l’étude réalisée à l’époque et que nous avions gardé sous le coude dans la l’attente de la publication. Toutes nos félicitations aux investigateurs pour leur ténacité et clairvoyance qui se voit enfin récompensées. Une publication dans Nature, la classe ! Ca valait le coup d’attendre.
Dr Jean-Philippe Minart, Cannes, France
Il nous a fallu un peu de temps mais c’est fait. Le BCU vole désormais de ses propres ailes sur un site dédié et les JFIM sont pleinement de retour.
Lors du congrès de Buenos Aires en 2017, le Dr Albert COHEN nous avait présenté les résultats préliminaires et prometteurs d’un outil de simulation d’accouchement (le logiciel PREDIBIRTH et la plateforme SIM37) développé par le Dr Oliver AMY gynécologue obstétricien à la Clinique de la Muette à Paris. Cet outil avait pour objectif de prédire et d’alerter avant l’accouchement, d’une incompatibilité d’une naissance par voie basse normale.
Il s’agissait d’objectiver une disproportion entre la tête de l’enfant et le bassin de la mère à partir des données d’une IRM pelvienne de 5 minutes pratiquée au début du 9ème mois de grossesse (37 SA). L’objectif étant d’éviter les complications des accouchements dystociques, en particulier la dystocie céphalo-pelvienne (DCP), où l'enfant reste coincé dans le canal de la naissance avec toutes les conséquences néfastes connues sur le cerveau de l'enfant et sur le bassin de la mère.
Dans les pays développés, environ 10 % des parturientes présentant une orientation céphalique à terme ont une anomalie dans la progression du travail. Si 75 à 80 % des cas se terminent par un accouchement naturel, les 20 à 25 % restants nécessitent une césarienne. La dystocie se révèle comme la principale cause de césarienne pendant le travail, suivie de près par la détresse fœtale. Au niveau mondial, le travail obstrué lié à la DPC contribue à 3-8% des décès maternels.
En 2019, le Collège National des gynécologues et Obstétriciens Français et l’Institut de Recherche & d’Actions pour la Santé des femmes avaient émis de vives réserves sur les résultats préliminaires SIM37. Pas découragé, les auteurs adressent leur travail à des revues de référence internationales. Et en Janvier 2023, une réponse sans équivoque est apportée avec la publication des résultats dans la prestigieuse revue Nature.
Comme le rappelle le Dr Olivier AMY, aucun examen ou critère objectif et fiable n’existait jusqu’à présent pour dépister la disproportion entre la tête de l’enfant et le bassin de sa mère. De nombreuses études soulignent l'insuffisance de la pelvimétrie radiologique pour prédire les modes d'accouchement. Cette méthode ne fait que confirmer la normalité du bassin, mais ne permet pas de prévoir si un enfant peut traverser le bassin mesuré sans rencontrer de DCP.
Le logiciel PREDIBIRTH et la plateforme SIM37 permettent de simuler l’accouchement et d’anticiper d’éventuelles difficultés et donc de programmer un geste adapté. L’étude rétrospective a examiné les 402 patientes référées pour une pelvimétrie IRM. Le logiciel de simulation d'accouchement a prédit les modes d'accouchement optimaux en fonction de la disproportion céphalo pelvienne, en comparant les prédictions avec les résultats réels.
L’article conclu que l’approche s'est révélée prometteuse, réduisant potentiellement les césariennes en urgence de 30, 1 %, les césariennes programmées de manière inappropriée de 20,7 % et les accouchements instrumentaux de 20,0 %. Alors que le taux global de césariennes est resté stable, l'intégration des connaissances issues de la simulation aux prévisions d'accouchement devrait permettre d'améliorer l'équilibre entre les césariennes programmées et les essais de travail.
Nous vous invitons donc à visionner l’interview du Dr Albert Cohen co-investigateur de l’étude réalisée à l’époque et que nous avions gardé sous le coude dans la l’attente de la publication. Toutes nos félicitations aux investigateurs pour leur ténacité et clairvoyance qui se voit enfin récompensées. Une publication dans Nature, la classe ! Ca valait le coup d’attendre.
Dr Jean-Philippe Minart, Cannes, France