C’est sur le thème du screening que nous avons ouvert cette première édition du BCU à Dubai. Le Pr Mustapha BOUBRIT qui présidait le congrès avec le Pr Patrice TAOUREL mettait en avant la valeur ajoutée des politiques actives en matière de dépistage du cancer du sein.
« C’est grâce à l’amélioration du ciblage des femmes à risque et en maitrisant nos pratiques et examens comme l’échographie, la mammographie avec tomosynthèse ou encore l’IRM que nous sommes en mesure aujourd’hui d’abaisser la mortalité de 20 à 40% dans le cancer du sein »
Si la tomosynthèse permet de gagner en sensibilité et en spécificité, cet examen n’a cependant pas démontré qu’il permettait de diminuer les cancers de l’intervalle. Une étude de cohorte incluant plus de 500 000 patientes a été publiée le 14 Juin dans le JAMA. Cet essai ne montre pas de différence significative entre la mammographie numérique et le dépistage par tomosynthèse pour le risque de cancer de l’intervalle mais objective un risque significativement plus faible de cancer du sein avancé chez les 3,6% de femmes aux seins extrêmement denses et à haut risque de cancer du sein. Aucune différence significative n'a été observée chez les 96,4 % de femmes ayant des seins non denses, des seins de densité hétérogène ou des seins extrêmement denses sans risque élevé.
Au cours de cette session inaugurale, il a été souligné l’apport de l’IRM chez les femmes ayant un tissu mammaire hyperdense. Les conférenciers ont rappelé les conclusions de l’étude Bakker et al qui démontrait la baisse du nombre de cancer d’intervalle comparé à la mammographie seule dans cette population de patiente. A la différence des femmes ayant un risque intermédiaire ou faible, ces dernières peuvent continuer à bénéficier d’une surveillance par mammographie et ultrason.
Nous aurons l’occasion de revenir sur les différentes communications du BCU au cours de nos prochaines éditions sur le site des JFIM. Ces avancées par « petits pas » comme les qualifie le Pr TAROUEL justifient pleinement l’approche pluridisciplinaire développée par le BCU.
« Chaque spécialité se nourrit des avancées des uns et des autres qu’elles soient positives ou négatives comme par exemple les tentatives de chimio-prévention chez les patientes à haut risque. Ce sont ces types d’échanges qui nous permettent de construire et faire évoluer la prise en charge de nos patientes »
Cette première édition du BCU, plutôt axée sur la prévention et les formes précoces du cancer du sein, va donner naissance à une seconde édition qui se focalisera plus particulièrement sur les formes avancées de cette pathologie. L’actualité nous fait d’ailleurs écho étant donné que le 5 Juin dernier, les participants de l’ASCO ont assisté à la présentation des résultats d’une étude et qui montait pour la première fois en phase III l’efficacité d’un anticorps anti-HER2 conjugué à une molécule cytotoxique chez des patientes métastatiques ne présentant qu’une faible surexpression du récepteur HER2 versus monothérapie.
Une nouvelle avancée, un nouveau pas.
A très bientôt
Retrouvez les interviews complètes de Patrice TAROUEL et Isabelle THOMASSIN dans l’espace BCU accessible via l’onglet RESSOURCE du site des JFIM. Nous y parlons, entre autres, des indications des tests d’oncogénétique, de la valeur ajoutée de l’IA en mammographie vs tomosynthèse.